Retour à l'aperçu / 29.12.2023

"Il est grandement temps qu’il y ait plus de femmes dans ces métiers"

En coorganisant le Railway Summer Camp, l’UTP réagit au manque de relève dans les métiers d’ingénierie des chemins de fer. Celina Spiess a été l’une des participantes. Elle raconte ce qu’elle a vécu et où cela l’a menée: au programme Trainee des CFF.

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École primaire, collège, gymnase, HES… et bientôt je serai ingénieure en électrotechnique. Oui, enfin, cela n’a pas été aussi vite. Mais j’ai le but en vue et entamé la dernière ligne droite. Pourtant, après tous ces protocoles de laboratoire, ces exercices de calcul, ces projets de suivi, une question me turlupine tout à coup: où est-ce que je veux travailler après mes études? Bien sûr, on en discute avec ses amis, et on remarque assez rapidement que chacun et chacune a une autre idée en tête du chemin à prendre. C’est d’ailleurs très bien ainsi.

Au printemps 2023, Celina Spiess était étudiante en dernière année de bachelor en électrotechnique à la Haute école d’ingénierie et d’architecture de Fribourg. Elle a participé au Railway Summer Camp de l’été 2022 et débute en automne 2023 le programme Trainee des CFF.


Lorsque j’ai eu la chance de participer au Railway Summer Camp à l’été 2022, j’ai découvert la branche ferroviaire et ses différents acteurs. Quand on vit en Suisse, les CFF sont omniprésents. Il y a une gare dans chaque ville, des voies serpentent dans tout le pays et on entend de temps à autre le bruit d’un train à la campagne. Pour les uns, prendre le train est un événement rare et particulier, pour d’autres, cela fait partie du quotidien. On embarque et c’est parti? Ce n’est pas si simple. Derrière les CFF se cachent une multitude d’autres entreprises qui contribuent toutes à ce que les trains circulent.

Il faut des trains, bien sûr, mais aussi des rails et leur maintenance. Qui aurait pensé qu’il existait des machines spécialement développées pour redonner au ballast sous les voies la qualité souhaitée? Et tout ça, pour que nous puissions être assis dans le train en toute sécurité. Cela m’a véritablement fascinée tout au long de la semaine du Railway Summer Camp.

L’idée de participer à faire bouger la Suisse m’a beaucoup plu. En tant qu’ingénieure, il m’est important de travailler dans un domaine qui a du sens, dans l’idéal quelque chose de durable et de concret. C’est exactement ce que représente le monde ferroviaire pour moi. Voilà pourquoi j’ai finalement postulé pleine d’enthousiasme pour un stage aux CFF, où j’ai la joie d’avoir été engagée. À partir de cet automne, je ferai donc partie de la grande famille des CFF, je me réjouis déjà! Pendant dix-huit mois, je me familiariserai avec différents domaines des CFF, j’assimilerai des connaissances et découvrirai ce qui m’intéresse le plus – pour y débuter ensuite ma carrière professionnelle, espérons-le.

Je me considère chanceuse de devenir ingénieure dans ce domaine. La mobilité est une partie importante de notre vie, qui a toutefois de lourdes conséquences sur l’environnement. Je tiens à dire adieu aux carburants fossiles le plus tôt possible pour opter pour des solutions plus durables, par exemple prendre le train plutôt que la voiture. Nous, la jeune génération, avons grandi différemment de nos parents. Nous avons entendu les mots «changement climatique» dès l’école primaire, et l’insécurité pour l’avenir qu’ils génèrent nous concerne au premier plan. Nous avons une vue différente, une vue nouvelle sur le monde, et donc d’autres idées, grâce auxquelles nous pourrons, je l’espère, changer beaucoup de choses. Il est capital que nous soyons entendus et pris au sérieux.

Comme je l’ai dit, je serai bientôt ingénieure, avec un e. On lit cette forme encore trop peu souvent aujourd’hui. Il est grandement temps qu’il y ait plus de femmes dans ces métiers. J’ai opté pour ces études parce que la technique m’intéresse beaucoup. Malheureusement, je ne peux pas raconter qu’enfant j’étais déjà fascinée par cet aspect et que je construisais des appareils électriques. C’est au gymnase que j’ai remarqué que j’appréciais les maths et que je ne trouvais pas la physique aussi barbante que tout le monde le disait. J’ai donc décidé d’entamer des études en électrotechnique. Pour moi, on ne peut qu’être curieux de savoir comment fonctionne une télévision, pourquoi les oiseaux ne se font pas électrocuter sur les lignes à haute tension et comment l’électricité arrive dans les ménages. Bien que, ces trois dernières années à la HEIA, je me sois habituée à passer le plus clair de mon temps avec des hommes, je me demande naturellement comment ce sera d’être une femme dans un monde d’hommes. Serai-je prise au sérieux par mes collègues ingénieurs? Devrai-je davantage faire mes preuves que les stagiaires masculins? Qu’en est-il de l’égalité des salaires? J’obtiendrai sûrement réponse à ces questions dans les prochaines années.

Je suis impatiente d’embarquer à bord de la branche des transports publics et de pouvoir y faire fructifier mes idées. L’avenir a tant à offrir. Et qui sait, peut-être y aura-t-il bientôt bien davantage de femmes ingénieures qui veulent faire avancer la Suisse?

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